Saint George's Anglican Church, Paris
Saint George's Anglican Church, Paris

La Communion anglicane. Renseignements en français

C'est un ensemble d'Eglises nationales ou régionales, appelées aussi « Provinces », rassemblées autour du siège de Cantorbéry, en communion les unes avec les autres et au milieu desquelles l'Archevêque de Cantorbéry exerce un ministère de présidence.

 

Il y avait des chrétiens en Angleterre dès les environs de I’an 200 : saint Alban fut le premier martyr au début du IVe siècle. Tandis que par l'Irlande et l'Ecosse les moines celtes faisaient connaître le Christ dans le Nord et l'Ouest du pays, un moine qui devait devenir saint Augustin de Cantorbéry, envoyé par le Pape Grégoire, débarquait sur la côte Sud à la fin du Vle siècle. Pour se rappeler le rayonnement du Christianisme dans les Iles Britanniques, il suffit d'évoquer quelques noms : le Vénérable Bède, les saints archevêques de Cantorbéry, Anselme et Thomas Beckett, le saint roi « Edouard le Confesseur », le chancelier martyr Thomas More. 

 

L'Eglise en Angleterre (séparée de Rome au XVIe siècle sous Henri VIII et Elizabeth I) s'étendit dans les pays et les régions sous influence britannique ce qui contribua à son extension géographique et fut à l'origine de la Communion anglicane. Cette évolution entraîna une certaine décentralisation au niveau organisationnel mais aussi aux plans théologique et liturgique. Actuellement les anglicans sont plus de 70 millions, répartis en trente-huit Eglises nationales ou régionales. Plusieurs sont nées au cours du XIXe  siècle et même jusqu'à nos jours afin de faire droit aux diverses cultures et langues, en particulier en Amérique latine, en Afrique et en Asie. On peut noter que l'anglais n'est plus la langue universelle de la Communion, les Eglises utilisant leurs langues locales.

I - ORGANISATION

 

A) L'EGLISE D'ANGLETERRE, CHURCH OF ENGLAND 

Elle comprend les provinces de Cantorbéry et d'York, c’est-à-dire l'Angleterre au sens géographique le plus strict. L'Ecosse, le Pays de Galles et l'Irlande forment d'autres Eglises de la Communion. L'Eglise d'Angleterre est régie par le Synode Général qui comporte trois chambres : des évêques, du clergé, des laïcs ; les membres de ces deux dernières assemblées sont élus par leurs pairs dans chaque diocèse. Chaque diocèse et chaque doyenné a également son Synode. 

 

Le Souverain garde encore le titre de Gouverneur Suprême mais pour l'Eglise d'Angleterre seulement ; il nomme les évêques sur proposition du Premier Ministre, auquel une Commission nommée par le Synode Général a au préalable proposé deux noms.

 

Le Parlement de Westminster a toujours un droit de veto sur les mesures prises par le Synode Général concernant I’Eglise d'Angleterre, mais depuis 1974 il ne peut les amender. Ainsi cette Eglise by law established, reconnue officiellement par l'Etat, prend peu à peu ses distances. Mais d'autre part, 
l'Etat tend à donner une sorte de reconnaissance aux autres Eglises. Ainsi, l'Archevêque de Cantorbéry est toujours invité aux cérémonies nationales officielles, mais de plus en plus souvent l'Archevêque de Westminster (catholique) et le Modérateur des Eglises libres (presbytériennes) le sont également.

 

Il faut noter que l'Eglise d'Angleterre ne reçoit aucune aide financière de l'Etat, ni pour l'entretien de ses bâtiments ni pour le salaire de son personnel (évêques, prêtres, diacres, laïcs au service de l'Eglise). Les magnifiques cathédrales et les vieilles églises sont à la charge des paroissiens et de ceux qui veulent bien les aider. Cependant si au XVIe siècle l'Etat a spolié les monastères, les cathédrales et les paroisses ont gardé jusqu'à nos jours, en partie au moins, leurs propriétés et en touchent les revenus.

B) LA « COMMUNION ANGLICANE »

Chaque Eglise-membre de cette Communion a son gouvernement propre, par l'intermédiaire d'un Synode Général (qui prend parfois un autre nom) dont l'organisation correspond en général à celle décrite plus haut pour l'Eglise d'Angleterre. Ce Synode est présidé par l'Archevêque ou l'Evêque-président de l'Eglise, appelé aussi Primât. Au fur et à mesure de la décentralisation de la Communion anglicane, les Eglises ont senti la nécessité de rester en contact. Cela se fait par l'intermédiaire de la Conférence de Lambeth qui depuis 1867 rassemble à l'invitation de l'Archevêque de Cantorbéry, tous les évêques des Eglises en communion avec son siège. Cette conférence se tient tous les dix ans. Elle vote des résolutions qui auront une certaine autorité morale mais n'auront valeur de loi que dans la mesure où chaque Eglise-membre les aura entérinées, car ni cette Conférence, ni l'Archevêque de Cantorbéry n'ont pouvoir de juridiction sur l'ensemble de la Communion. 

 

Un autre organisme plus récent est le Conseil Consultatif Anglican (Anglican Consultative Council, A.C.C.) qui depuis 1968 joue le rôle d'organe permanent de coordination entre les Eglises-membres. Enfin depuis 1978, le Comité des Primais est pour les Evêques-présidents de chaque Eglise, un lieu de dialogue, d'échanges sur les diverses questions et situations rencontrées dans leur propre église.

Il - DOCTRINE


L’Anglicanisme s'est toujours affirmé une Eglise à la fois catholique et réformée. La difficulté de cette « voie moyenne » (via media) est illustrée par l'histoire de deux Archevêques de Cantorbéry qui ont connu une mort violente : Thomas Cranmer brûlé en 1556 sous la reine catholique Mary Tudor et William Laud décapité en 1645 par ses adversaires protestants (puritains).

 

Il n y a pas de doctrine spécifiquement anglicane. L’Eglise anglicane s'attache à la foi catholique telle que l'expriment les Symboles (Credo) des Apôtres et de Nicée, les Conciles Œcuméniques et les Pères de l'Eglise qui précédèrent la rupture entre l’Orient et l'Occident. Historiquement cette position a été formulée dans le Book of Common Prayer (1549 et plusieurs fois révisé), dans les Trente-neuf Articles de Religion (adoptés en 1571 et auxquels on accorde aujourd'hui moins d'importance et même certaines Eglises ne les ont jamais considérés comme faisant partie de la base de leur foi) et plus récemment dans le quadrilatère de Lambeth (1888). Ce dernier texte insiste sur les points suivants :

  • la Bible contient tout ce qui est nécessaire au salut ;
  • les Symboles des Apôtres et de Nicée exposent les vérités essentielles de la foi ;
  • il y a deux sacrements dont l'institution est attestée par l'Evangile : le baptême et l'eucharistie, bien que le caractère sacramental des autres rites traditionnellement reçus comme sacrements ne soit nullement nié ;
  • l'acceptation de l’épiscopat historique dans la succession apostolique est indispensable pour tout projet d'union avec d'autres Eglises. 

Quant à l'autorité, elle est dispersée et non centralisée, comportant de nombreux éléments qui se  combinent, interagissent, s'équilibrent et se contrôlent les uns les autres. La Conférence de Lambeth (1948) la présente ainsi : « l'autorité est répartie dans l'Ecriture, la Tradition, les Credo, les ministres de la Parole et des Sacrements, le témoignage des saints et le consensus fidelium, qui est l'expérience permanente du Saint-Esprit en ses fidèles dans l'Eglise ». L'évêque dans son diocèse est le gardien de la foi, de la prière commune et de la discipline. Il est un foyer personnel de communion et le garant de l'enracinement apostolique de son Eglise locale.

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Différents courants théologiques et spirituels ont leur origine dans des mouvements de renouveau à partir du XVIIIe siècle, surtout en Angleterre. Le renouveau évangélique souligne l'importance de la Bible, de l'engagement personnel à Jésus-Christ ; le Mouvement d'Oxford ou ritualisme (vers 1830) appelé autrefois Anglo-catholicisme met en relief la place des sacrements, l'importance de la liturgie, la continuité de l'Eglise anglicane au sein de l'Eglise catholique universelle (la koinonia). Entre ces deux tendances on trouve un vaste éventail de positions théologiques, liturgiques, spirituelles et il est probable que la majorité des anglicans hésiterait à se classer dans une de ces tendances extrêmes, surtout ceux qui ne vivent pas dans l'Eglise d'Angleterre. 

 

Il y a également un mouvement intellectuel libéral remontant au XIXe siècle, parfois appelé autrefois « Broad Church » (Eglise large) ou moderniste. En outre, la plupart des problèmes avec lesquels l'Eglise est aujourd’hui confrontée ont créé de nouvelles divisions entre conservateurs et libéraux qui ne correspondent pas aux anciennes divisions. Il s’agit là de nouvelles tendances théologiques.

Ill - LITURGIE ET CULTE

 

Chaque Eglise-membre de la Communion anglicane suit sa propre liturgie dont la base fut longtemps celle du Prayer Book (dernière révision 1662). Aujourd'hui presque toutes les Eglises ont révisé et adapté leurs liturgies qui ont toutefois gardé un « air de famille ». Il existe un certain pluralisme qui frappe le visiteur fréquentant des églises anglicanes. Parfois les célébrations sont très proches du style catholique-romain d'avant le dernier Concile, ailleurs la simplicité austère de l'église et de la liturgie fait penser à un culte presbytérien même si dans l'un et l'autre cas les mêmes textes liturgiques sont utilisés. Il faut noter la place de plus en plus centrale donnée à l'Eucharistie, parfois célébrée quotidiennement en certaines paroisses, de même qu'un certain usage de garder la « réserve eucharistique ». Surtout dans les cathédrales, l'office du soir Evensong (vêpres et complies) est fréquenté par les laïcs car il est chanté par le « Chœur » dont on connaît la réputation. Cet office de même que Matins sont à la fois la prière des prêtres et celle des fidèles ; ils datent du Book of Common Prayer.

IV - VIE RELIGIEUSE ET MONASTIQUE

 
La vie religieuse et monastique, supprimée au XVIe siècle, fut peu à peu restaurée au XIXe siècle. Il existe un certain nombre d'ordres religieux masculins et féminins dont plusieurs ont repris des règles anciennes : bénédictins, franciscains... A l'exception des religieux qui font promesse de célibat, le clergé anglican, y compris les évêques, peut se marier même après avoir reçu l'ordination ou la consécration épiscopale.

V - QUESTIONS ACTUELLES


A) L'ORDINATION DES FEMMES

Après avoir ouvert le diaconat aux femmes (vers 1965) certaines Eglises de la Communion ont pris la décision de les admettre au sacerdoce (1976) puis au ministère d’évêque (1988). Ces décisions n'ont pas été sans poser des questions à l'intérieur même de la Communion anglicane. Certains disent qu’une Eglise qui a solennellement déclaré demeurer dans la tradition apostolique ne peut agir seule sans consultation avec les autres Eglises de structure épiscopale (catholique romaine, orthodoxe) ni rompre avec une tradition ininterrompue depuis deux mille ans. Mais répondent d'autres, la tradition n’est pas simple répétition, elle peut évoluer avec les époques et les cultures ; elle n'est pas statique mais dynamique.

 

B) L’HOMOSEXUALITÈ

Est-ce que l'Eglise peut accepter de bénir des unions de personnes de même sexe et peut-elle admettre des homosexuels aux ministères de prêtres et d'évoques ? Ces deux questions déjà débattues à la Conférence de Lambeth 1998 sont venues jeter le trouble dans l'ensemble de la Communion et ont provoqué des clivages entre les Eglises du nord et celles du sud (Afrique et Asie). Ces attitudes sont sous-tendues par les cultures, les civilisations mais l'Eglise peut-elle toujours accepter de suivre les positions de la société dans laquelle elle vit ? 
Ces questions qui continuent de secouer la Communion anglicane montrent la difficulté de « tenir ensemble » des Eglises qui sont autonomes, chacune d'elles pouvant prendre ses propres décisions par l'intermédiaire de son Synode général mais qui restent interdépendantes et non indépendantes et ne peuvent en appeler à un « ministère d'unité et de communion » (oversight), la Communion anglicane n'ayant que des instances consultatives. Ces questions ont aussi provoqué des « remous » dans les relations avec certaines Eglises, relations qui cependant n'ont pas été jusqu'à présent rompues.

VI – RÔLE ŒCUMÈNIQUE 

 

Se voulant catholique et réformée, la Communion anglicane se trouve dans une position œcuménique privilégiée. Dès 1920, la Conférence de Lambeth lança un appel à l'unité de tous les chrétiens. De grands noms de l'Anglicanisme furent mêlés aux premiers contacts qui aboutirent à la formation du Conseil Œcuménique des Eglises en 1948. En outre, des relations de dialogue sont entretenues avec les grandes familles confessionnelles : Alliance Réformée Mondiale, Fédération Luthérienne Mondiale, avec l'Eglise orthodoxe et l'Eglise catholique... 

 

En certaines Eglises-membres, le dialogue est allé jusqu'à des projets très avancés d'alliance (Covenant) ; ainsi en Angleterre avec les Eglises Méthodiste, Réformée Unie et les Frères Moraves. Par contre, des unions organiques ont donné naissance aux Eglises Unies d'Inde du Sud, du Nord, au Pakistan, au 
Bangladesh. Bien que l'Eglise anglicane ait disparu dans ces pays, son rôle pour maintenir l'importance de l'épiscopat a été primordial et aujourd'hui ces Eglises Unies sont en pleine communion avec la Communion anglicane et sont membres de plein droit des Conférences de Lambeth.

 

Avec l’orthodoxie, le dialogue doctrinal se poursuit depuis 1930. Bien qu'ayant subi le contrecoup du problème de l'ordination des femmes, la Commission internationale avance dans un dialogue positif. Il en est de même avec les anciennes Eglises d'Orient : Syrienne, Copte, Arménienne, Ethiopienne... 
 

Avec les Eglises luthériennes d'abord aux Etats-Unis puis en Europe le dialogue est très avancé. L'accord de Meissen (1988) entre l'Eglise d'Angleterre et l'Eglise évangélique d'Allemagne (EKD) permet le partage eucharistique mais n'entraîne pas la reconnaissance réciproque des ministères, parce que l'Eglise d'Allemagne n'a pas l'un des signes plénier de la Tradition apostolique : l'épiscopat historique. Mais l'accord de Porvoo (1992) entre les Eglises anglicanes des Iles britanniques et des Eglises luthériennes scandinaves et de la Baltique reconnaît la pleine communion avec reconnaissance réciproque des ministères puisque ces Eglises ont conservé (ou recouvré) la succession apostolique.

 

L'Accord de Reuilly (2000) entre les Eglises luthéro-réformées de France et les Eglises anglicanes des Iles Britanniques est sur le modèle de l'accord de Meissen.

 

L’Eglise catholique a reconnu la spécificité de la Communion anglicane au second Concile du Vatican : « Parmi celles (les Eglises et Communautés ecclésiales séparées de Rome) qui gardent en partie les traditions et les structures catholiques, la Communion anglicane occupe une place à part » (décret sur l'Œcuménisme). Le dialogue ouvert en 1966 lors de la première rencontre officielle entre un Archevêque de Cantorbéry (Michael Ramsey) et un Pape (Paul VI) s'est poursuivi dans une Commission internationale (A.R.C.I.C.) qui a publié des Déclarations communes sur l'Eucharistie (1971), l'ordination et les ministères (1973), l'autorité dans l'Eglise (1976, 1981). Une seconde Commission A.R.C.I.C. II, nommée par l'évêque de Rome (Jean Paul II) et l'archevêque de Canterbury (Robert Runcie) lors de leur rencontre dans la cathédrale de Canterbury (1982), a publié cinq Déclarations communes dont la plus importante : Le Don de l'Autorité (1999) vient compléter les documents précédents sur le même sujet et la plus nouvelle par son sujet « Marie, grâce et espérance en Christ » (2005).

 

Les questions actuelles qui se posent à la Communion anglicane risquent de freiner non le dialogue, mais son aboutissement : la pleine communion visible. Il faut aussi noter que l'Eglise catholique ne reconnaît toujours pas la validité des ordinations anglicanes depuis une Bulle de 1896, décision qui n'est pas irréformable. 

 

De par son histoire et son statut, l'Eglise d'Angleterre a, surtout depuis le XIXe siècle une tradition d'accueil des autres Eglises chrétiennes ; dans presque toutes les paroisses on trouve des groupes et des activités œcuméniques principalement avec les Eglises catholique et protestante, mais aussi avec les Eglises orthodoxe et orientale quand elles sont représentées. 

 

Cette attitude s'est largement répandue dans l'ensemble de la Communion.

Texte publié par le Comité Mixte Anglican-Catholique pour la France :

Eglise anglicane Saint-Georges,

7 rue Auguste-Vacquerie,

75116 PARIS,

FRANCE. 

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Sunday

08:30    Holy Communion (1662)

10:30    Solemn Eucharist

16:30    Messe Malgache

               (1st & 3rd Sundays

                of the month)

Monday

18:00            Evening Prayer 

18:30            Eucharist

Tuesday

09:15            Morning Prayer         

18:00            Evening Prayer

18:30            Eucharist

Wednesday 

12:00            Eucharist

18:00            Evening Prayer followed by Exposition of the                                Blessed Sacrament

Thursday

09:15            Morning Prayer     18:00            Evening Prayer

18:30            Eucharist

Friday

19:00            Stations of the Cross

                       by Zoom

Saturday 

12:00           Eucharist

18:00           L'eucharistie

                       en français

For more information on services see "Worship"

Address

Saint George's Church, Paris
7 rue Auguste Vacquerie,

75116 Paris

FRANCE

t: +33 (0)1 47 20 22 51

e: office@stgeorgesparis.org

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